Cette semaine, ils étaient près de 200 personnes, dans des camions et des transports en commun, à Fianarantsoa, bloquées par les forces de l’ordre parce que les voitures étaient en délit de surcharge. Fuyant la famine dans le Sud, ils prévoyaient de se rendre à la capitale pour rejoindre le Nord.
Même si ce phénomène de migration climatique n’est pas pas nouveau, il s’est toutefois accentué cette année. Selon le rapport du dernier conseil du ministre, 30% de la population de quelques communes du Sud de Madagascar ont commencé à migrer vers le Nord et l’Ouest du pays depuis 2015 à ce jour.
Malgré la mise en place récemment du Centre de commandement opérationnel Kere (CCOK), la population lasse de la récurrence de la sécheresse et de la famine tente de trouver des solutions ailleurs. Ces migrants se retrouvent actuellement dans une situation de précarité suite à leur périple, la majorité ayant souvent épuisé leur petites économies durant le voyage.
Face à ce phénomène, le gouvernement a décidé de mettre en place un comité interministériel pour soutenir les migrants. Un suivi et une assistance pour les migrants dans les endroits qu’ils ont choisi pour s’y installer, notamment dans le Nord ou dans la région de Bongolava, sont ainsi prévus.
A Tsiroanomandidy, un besoin de main-d’œuvre pour l’agriculture est constaté et ceux qui sont prêts à s’y rendre pourront bénéficier du fameux titre vert. Un projet qui consiste à octroyer des terrains à des agriculteurs et des éleveurs. Par ailleurs, le conseil des ministres a décidé d’accélérer la procédure de distribution de terrains d’une superficie de 1000 m2 par famille à Ifotaka afin de les encourager à rester dans leur région natale.
D’après une enquête menée du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), analysant la situation d’insécurité alimentaire aigüe élevée et la malnutrition, Le nombre de la population en situation d’insécurité alimentaire aigüe élevée, ayant besoin d’action urgente pourrait passer de 1,06 millions à 1,35 million dans 13 districts du Grand Sud et du Grand Sud-est de Madagascar. Le nombre de réfugiés climatiques en quête de moyens de subsistance et d’une nouvelle vie pourrait prendre ainsi plus d’ampleur si aucune solution pérenne n’est trouvé pour faire face à la situation actuelle.