Les vêtements des plus prestigieuses maisons de luxe se retrouvent de plus en plus sur le marché de la seconde main, qui regorge d’avantages. À Monaco, ces boutiques ne datent pas d’hier.
Avec la crise sanitaire qui a redéfini notre manière de consommer, la seconde main a de beaux jours devant elle. Selon une étude du cabinet américain Boston Consulting Group, ce marché représente aujourd’hui 9 % du marché total du luxe. À Monaco, le luxe d’occasion n’est pas un secteur nouveau mais il séduit de plus en plus d’amateurs.
Située à la frontière entre Monaco et la France, la boutique « Chiner Chic » d’Odile Loeb-Flory déborde de pépites. « J’existe depuis 15 ans mais ça n’empêche pas le chiffre d’affaires de grimper de plus en plus, » celle qui connaît la mode de luxe comme personne a remarqué que les consommateurs prennent conscience de la valeur des choses.
Odile propose des pièces siglées Chanel, Hermès ou encore Valentino à des prix plus accessibles qu’en boutique, même si cela reste un budget. Si les produits sont de telle qualité c’est surtout parce qu’ils n’ont jamais été portés ou très peu. Une paire de chaussures neuves brodées de la marque Fendi se retrouve ainsi à 240 € au lieu de 1 280 €. Et la responsable de la boutique le sait, « si les clientes passent la porte, c’est pour avoir du Made in France ou du Made in Italy ». Exit les vêtements fabriqués en Chine qui « donnent des maladies de peau » souligne la responsable du dépôt-vente.
Des clients « un peu capricieux » c’est comme ça qu’Helen Rimsberg, qui tient les trois boutiques de seconde main de luxe “Le Dressing” depuis 20 ans à Monaco, définit les acheteurs et revendeurs du luxe d’occasion. Elle ajoute qu’ici « on ne porte pas un vêtement deux fois, sinon les autres peuvent penser que vous avez des problèmes financiers. » Ce marché s’adresse donc à une clientèle fortunée qui souhaite renouveler sa garde-robe. Mais c’est aussi une porte d’entrée vers l’univers du luxe pour des personnes qui ne peuvent pas s’acheter de tels produits neufs.
Avant de pouvoir trôner parmi les articles du dépôt-vente « Le Dressing » et de « Chiner Chic », chaque produit est soigneusement inspecté. Les pièces non authentiques ou de mauvaise qualité n’ont pas leur place dans la seconde main de luxe.
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« Au début, les gens étaient un peu frileux de porter de la seconde main mais ils finissent tous, même les plus riches, par venir acheter. » Faire son shopping dans des boutiques pareilles, c’est le gage d’avoir un article unique, d’une ancienne collection et donc parfois introuvable. La position de la Principauté n’y est pas pour rien, « la chance de Monaco c’est d’avoir une clientèle internationale qui ramène des pièces ici » souligne Odile. Des pièces de luxe uniques venues du monde entier se retrouvent ainsi 40 % à 70 % moins cher dans les dépôts-ventes du territoire monégasque.
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Dans sa boutique aux allures de caverne d’Ali-Baba, Odile propose également des vêtements qui ont traversé les décennies. Un manteau de Gianni Versace, une robe haute couture de Saint-Laurent, un pantalon vintage de Thierry Mugler… La passionnée de mode déniche ces perles rares directement dans le dressing de ses clientes. Ainsi, on retrouve des vêtements conçus avec de belles matières comme la crêpe de chine, la panne de velours et avec de la broderie, ce qui est difficile à trouver aujourd’hui. Plus que du luxe vintage, ce sont des œuvres d’art. « Vous faites tout Monaco vous ne trouvez pas une robe comme ça » des pièces rares qui rappellent le savoir-faire d’antan.
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