L’isolement a parfois du bon. Située au sud de Lombok, la petite ville de Kuta n’est reliée à Bali par aucun ferry. Pour s’y rendre, il faut passer par le port de Lembar puis sauter dans un van. Ceux qui arrivent à Lombok par avion ont plus de chance, l’aéroport se trouvant à une trentaine de kilomètres de la ville. Mataram, la capitale, est distante de 70 km, et Senggigi, cœur touristique de Lombok, de 100 km environ.
De fait, la région de Kuta, très préservée, a développé peu d’infrastructures hôtelières. La crise asiatique de la fin des années 90 a remisé aux oubliettes un projet de mega resort immobilier sur la côte, dont il ne reste qu’un Novotel. Kuta a donc conservé son authenticité, la côte Sud de Lombok est demeurée sauvage, avec des plages de rêve. Pour combien de temps encore ? Nul ne le sait, mais le temps semble compté. En ville, des panneaux publicitaires annoncent désormais plusieurs projets immobiliers.
Pour le touriste, Kuta se résume grosso modo à deux rues, l’une perpendiculaire et l’autre parallèle à la plage, longue de 3 km. La localité possède son lot de petits restos et d’hôtels à l’ambiance plutôt routarde, tout en restant un village de pêcheurs et d’agriculteurs paisible, avec ses cabanons et ses paillotes.
En fin d’après-midi, à marée basse, les familles viennent arpenter l’estran pour recueillir des coquillages, dans la vapeur des embruns et la lueur sereine du couchant. Bordant la superbe plage de Kuta, deux rochers imposants donnentà la scène des airs d’estampe. Au fond, les vagues battent inlassablement la barrière de corail.
En soirée, l’animation se résume aux braseros des warungs et à un bar où joue un groupe de rock local. Et puis, rien d’autre… Ici, ce n’est pas Bali.