(Crédits photo : Unsplash - Mal Querrer )
Les valeurs du luxe sont très volatiles en ce mois d'octobre 2021, un phénomène notamment dû à la situation chinoise : les indicateurs sont moins bons que prévus et, plus tôt cet été, des annonces de régulation de l'économie ont été faites.
Que se passe-t-il sur le secteur du Luxe ? Quelles perspectives pour nos géants français du secteur LVMH, Kering et Hermès ? On vous en dit plus dans cet article.
L'économie chinoise a connu sa croissance la plus lente en un an au troisième trimestre, pénalisée par des pénuries d'électricité, des goulets d'étranglement au niveau des chaînes d'approvisionnement et l'épidémie de COVID-19. Le produit intérieur brut a augmenté de 4,9 % par rapport à l'année précédente, ce qui ne correspond pas aux prévisions des économistes de 5,2 %.
Rappelons que Xi Jinping a annoncé et a pris des mesures économiques de régulation cet été. Il a notamment lancé des sanctions à l'encontre du secteur immobilier, des géants de la technologie et du secteur de la santé qui ont sans aucun doute impacté la croissance.
Or, quand la Chine va mal, les actions du luxe souffrent. La Chine est leur principal moteur de croissance et représente de 30 à 50 % de leur chiffre d'affaires. En outre, le marché se préoccupe à nouveau de la volonté de Xi Jinping, le président chinois, de davantage taxer la consommation et de vouloir mieux redistribuer les richesses pour diminuer les inégalités.
Les actions des entreprises françaises du luxe LVMH, Kering et Hermès ont chuté lundi après la publication de ces chiffres économiques décevants en Chine, un marché essentiel pour de nombreuses entreprises du luxe. Kering a perdu 3 % lors de la séance du lundi 18 octobre, tandis que LVMH a reculé de 3,8 %. Hermès a également chuté de 2,7 %.
Quelles sont maintenant les perspectives pour chacune de ces entreprises ?
LVMH a annoncé la semaine dernière des ventes record pour le troisième trimestre, grâce à la marque Louis Vuitton, qui représente la majorité du résultat d'exploitation du groupe avec une demande toujours forte aux États-Unis et en Chine.
Le chiffre d'affaires trimestriel s'est élevé à 15,5 milliards d'euros, contre 15 milliards d'euros attendus par les analystes. On constate une croissance organique des ventes, qui élimine l'effet des fluctuations de devise, de 11 % sur le trimestre par rapport à la même période de 2019 avant la pandémie.
La large gamme de produits de LVMH offre des options pour "tous les budgets", et en Chine, le groupe vend surtout à des personnes de la classe moyenne supérieure et aisée, pas nécessairement aux très fortunés.
L'action LVMH a grimpé de 5 % à l'annonce des résultats avant de rechuter de 2,2 % le lundi à l'annonce des indicateurs chinois du troisième trimestre. Au global, le titre LVMH est en hausse sur les deux dernières semaines avec la confiance du marché.
L'action de Kering a chuté après le ralentissement de la croissance de Gucci, sa plus grande marque. Les ventes de la marque italienne ont augmenté de 3,8 % au troisième trimestre par rapport à l'année précédente, a indiqué Kering dans un communiqué mardi. Les analystes avaient prévu une augmentation de 9,3 %. La performance a souffert des restrictions liées à l'épidémie de COVID, qui ont entravé la demande notamment en Chine, mais aussi en Nouvelle-Zélande, en Australie et dans d'autres pays.
Le titre a chuté de 5,8 % dans les premiers échanges à Paris mercredi 20 octobre.
Le chiffre d'affaires du fabricant de sacs Birkin, Hermès, a augmenté de 31 % au troisième trimestre, dépassant les attentes du marché. Les revenus à la fin du trimestre s'élevaient à 2,37 milliards d'euros, soit 40 % de plus que leur niveau d'avant la pandémie de 2019.
Le directeur financier Eric du Halgouët a fait fi des inquiétudes concernant un ralentissement en Chine, le plus grand marché du secteur, en déclarant que la fréquentation des magasins, le taux d'achat en magasin par visiteur et le panier moyen dans ses magasins étaient tous en hausse au cours du dernier trimestre. Il a déclaré que le groupe n'avait jusqu'à présent constaté aucun impact des commentaires des dirigeants chinois indiquant des plans pour réduire les écarts de richesse dans le pays, notamment par le biais de taxes foncières.
L'action Hermès est en hausse de 5 % depuis le début de la semaine.
LVMH et Hermès font preuves de résilience dans la tempête d'incertitudes qu'affronte le luxe : reprise épidémique, baisse de la demande en Chine, baisse de la production à la suite des pénuries, redistribution des richesses chinoises… Ces deux entreprises ont montré une belle croissance dans cet environnement troublé. Kering souffre plus et peut éventuellement être laisser à l'écart pour l'instant.
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