Alors que l'exécutif évoquait mercredi une situation préoccupante dans dix départements, puis une quinzaine jeudi matin, c'est finalement vingt départements qui sont désormais mis sous surveillance. Samedi, le premier ministre Jean Castex a demandé aux préfets concernés de prendre «des mesures à caractère immédiat».
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Les zones sous surveillance recouvrent toute l’Île-de-France, le Rhône, les Bouches-du-Rhône, l'Oise, le Nord, le Pas-de-Calais, la Somme, la Drôme, la Moselle, la Meurthe-et-Moselle ou encore l'Eure-et-Loir. Au final ce sont près de 25 millions de Français qui sont concernés.
Niveau d'incidence autour de 250 cas pour 100.000 habitants, part de variants, pression hospitalière «proche du seuil critique» et «circulation virale qui commence à s'accélérer sérieusement» ont présidé à leur désignation.
Ces territoires pourront faire l'objet de mesures de confinements locaux à partir du week-end du 6 mars si la situation continuait à se dégrader, après «concertations avec les élus», a indiqué Jean Castex, le chef du gouvernement, lors de sa conférence de presse de jeudi.
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Le premier ministre a par ailleurs précisé que le variant anglais du coronavirus, plus contagieux, «concerne désormais à peu près la moitié des personnes atteintes de la Covid en France».
Ce variant, qui représentait moins de 40% selon des chiffres diffusés il y a une semaine, fait craindre une explosion épidémique en raison de sa plus grande contagiosité.
Mercredi 24 février, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal alertait sur la situation, «elle se dégrade», expliquait-il à l'issue du Conseil des ministres, et «est très préoccupante dans une dizaine de départements».
Alors que les Alpes-Maritimes et Dunkerque ont imposé un confinement partiel pour les deux week-ends à venir, l'heure est aux mesures territorialisées. «Certains territoires imposent même des décisions, des mesures rapides et fortes face aux risques imminents devant nous», a insisté Gabriel Attal.
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Les dix départements les plus touchés, et qui présentent les pires taux d'incidence (supérieurs à 290 cas positifs pour 100.000 habitants), selon Santé Publique France sont les Alpes-Maritimes (599,8 cas pour 100 000 habitants), le Pas-de-Calais (352,4), les Bouches-du-Rhône (335,2), la Seine-Saint-Denis (317,8), le Var (314), la Moselle (310,8), le Nord (304), Paris (303,6), le Val-de-Marne (301) et la Somme (297).
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D'autres départements présentent des taux d'incidence élevés, supérieurs à 250 cas positifs pour 100.000 habitants, comme l'Oise dans les Hauts-de-France ou le Val-d'Oise, et l'Essonne en Île-de-France. L'ouest du pays présente des taux d'incidence bien moins importants, en Bretagne, Nouvelle Aquitaine ou Occitanie.
Parmi ces départements rouges, le Pas-de-Calais est celui qui connaît la plus forte tension hospitalière, avec un taux de remplissage de ses services de réanimation qui atteint 128%. Mais cet indicateur est inquiétant dans d'autres départements, qui ne sont pas dans les dix précédemment mentionnés, comme dans la Drôme, où ce taux atteint 138 %, ou dans les Hautes-Alpes, où il flirte avec les 150 %.
Le Pas-de-Calais a aussi enregistré ces derniers jours une hausse des hospitalisations dues au Covid-19 parmi les plus importantes, puisque ce chiffre avoisine les 50%. Le Morbihan, la Haute-Corse, ou encore l'Ariège font également face à des augmentations fortes de ces hospitalisations. À Paris, la moyenne des hospitalisations est en baisse.
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